Hiver 2014
SIGLE : LIT 4551
TITTRE : Corpus de cinéma II
PROF : Antonio Domínguez Leiva
Descriptif
Analyse critique de films expérimentaux,
c'est-à-dire marqués par des innovations techniques ou formelles qui les
inscrivent et les maintiennent dans la marginalité. Description de leur
importance synchronique et diachronique. Visionnement de films en dehors des
heures-contacts avec le professeur.
Objectifs
Aux termes du cours l’étudiant(e) sera en mesure
de :
Développer une réflexion personnelle sur la question des films
cultes
Confronter différentes théories, approches et formes du
film culte
Comprendre
les liens qui articulent l`évolution du cinéma culte avec les mutations des
cultures populaires.
Contenu
Si l’étude du cinéma culte occupe une
place de choix dans les études filmiques anglo-saxonnes depuis quelques
décennies, elle constitue encore un défi herméneutique dans le panorama
critique francophone. Au-delà
du débat tant galvaudé qui oppose culture populaire et culture des élites, le
« cinéma culte » constitue une nouvelle frontière pour la théorie
cinématographique, nous confrontant à une stimulante série de paradoxes.
Paradoxe tout d’abord d’un terme qui renvoie, plus qu’à la production de
l’œuvre, à sa réception, étonnante dérive de ce
fétichisme extraordinaire qu’est la cinéphilie. Ce regard, à son tour, informe
la création de nouvelles œuvres, reconnues (ou non) comme « cultes ».
Paradoxe, ensuite, d’un
non-genre (le « culte ») qui développe jusqu’à l’hypertrophie
l’hybridation générique, insistant sur la « transgression de la
transtextualité ». D’où la prolifération de sous-genres
« cultes » par croisements inédits, tels que les différentes
déclinaisons de la sexploitation, (nunsploitation, witchploitation
slavesploitation, nazixploitation,
etc) mais aussi le processus d’incorporation, hybridation et détournement des
codes génériques dans des œuvres d´auteurs « cultes » tels que Lynch,
Jodorowsky ou Spike Jonze.
Paradoxe aussi
de ces créateurs « culte », qui vont du sacre de l’auteur
visionnaire au quasi-anonymat de à
l’aliénation industrielle la plus totale (Louis Gasnier, auteur de Reefer
Madness), de l’artisanat « naïf » d’un Ed Wood au cynisme
savamment commercial des gimmicks d’un William Castle ou encore de
la marginalité (initiale) d’un John Waters au star-system d’un Tim
Burton. Paradoxe qui caractérise les œuvres elles-mêmes, le plus souvent
produites en dehors du mainstream que ce soit par le manque de moyens,
l’échec commercial ou l’élitisme « auctorial » mais renvoyant une
image distordue du cinéma dominant et poussant parfois jusqu’au bout sa
dynamique interne. Inversement, des superproductions hollywoodiennes et des
films de propagande disciplinaire peuvent être travestis par le regard
cultiste. Enfin, paradoxe ultime, une nouvelle logique de la distinction
s’impose qui récupère le « mauvais goût » jugé populaire pour en faire
un distinctif des jeunes élites culturelles, qui chérissent ce qui est
« culte » comme un trésor ésotérique alors que les industries
culturelles sont en passe de récupérer et banaliser l’« effet
culte », devenu puissante stratégie de marketing.
La session combinera l´analyse théorique de ces paradoxes
et une étude historique détaillant l’émergence, l´évolution et les différents
avatars du cinéma culte depuis les pionniers (Freaks, King Kong, etc.) jusqu´à ses avatars plus récents (Being John Malkovich, etc.). Plusieurs
genres « cultes » de la « psychotronie » cinématographique
seront analysés (spaghetti-western,
films de zombies, drug movies, etc) à
la lumière des études filmiques mais aussi de l´histoire culturelle et les cultural studies.
Méthodologie
Cours magistraux
et discussions. Après la présentation de
la problématique et des considérations théoriques et critiques générales, des
séances seront consacrées à des thématiques particulières que viendront illustrer
l’analyse d’un film, d’un texte littéraire ou d’extraits de films et de
textes.
ÉVALUATION
Deux travaux
écrits avec une certaine liberté dans le choix des œuvres étudiées composent la
note finale.
1. 40%, 7e semaine de cours, 5
à 7 pages ou exposé oral
Analyse critique d´un film culte
2. 60%, 15e semaine de cours,
10 à 12 pages
Analyse critique comparée d´au minimum
deux films cultes
Ou bien, pour les étudiants en
scénarisation, un micro-scénario et une
réflexion critique sur le cinéma culte (difficultés, possibilités narratives
et/ou poétiques, possibilités scénaristiques,
réflexions qui en découlent à la lumière des problématiques abordées,
etc.). Il s’agira de proposer la description sommaire (ou micro-scénario)
d’un projet de film dans l´axe du cinéma culte, accompagnée d’une réflexion
critique et théorique mettant en application des éléments du cours.
CRITÈRES D’ÉVALUATION GÉNÉRAUX
Les
critères d'évaluation sont les suivants : la qualité de l’expression*
(style, syntaxe, orthographe, etc.) ; la pertinence du contenu par rapport au
contenu du cours, l'originalité et la pertinence de la réflexion.
*Conformément à
l'énoncé de principes adopté par le Module et le Département d'études
littéraires, l'évaluation des travaux tient nécessairement compte de la qualité
de la langue : maîtrise des règles de syntaxe et de composition (organisation
générale du texte), justesse et étendue du lexique, respect de l'orthographe.
Tout cas de
plagiat entraîne automatiquement un ÉCHEC.
CORPUS
Vous regarderez
un minimum de 10 films dans cette liste
2001: A
Space Odyssey , Stanley Kubrick, 1968
Akira, Katsuhiro Otomo, 1988
Alien,
Ridley Scott, 1979
Bad Taste, Peter Jackson, 1987
Being John
Malkovich, Spike Jonze,
The Big
Lebowski , Joel Coen, Ethan Coen, 1998
Le bon, la brute
et le truand, Sergio Leone, 1966
Blade
Runner, Ridley Scott, 1982
Blue
Sunshine, Jeff Lieberman, 1978
Blue
Velvet, David Lynch, 1986
Brazil ,
Terry Gilliam, 1985
Bring Me
the Head of Alfredo Garcia, Sam Peckinpah, 1974
Cannibal
Holocaust , Ruggero Deodato, 1979
Casablanca,
Michael Curtiz, 1942
A Clockwork
Orange, Stanley Kubrick, 1971
Un chien andalou,
Luis Buñuel, Salvador Dalí, 1928
The Cook,
the Thief, his Wife and her Lover, Peter Greenaway, 1989
Dawn of the
Dead, George A. Romero, 1978
Dazed and
Confused, Linklater, 1993
Deliverance,
John Boorman, 1972
The Devils, Ken
Russell, 1971
Profondo Rosso,
Dario Argento, 197561
Django, Sergio
Corbucci, 1966
Donnie
Darko, Richard Kelly, 2001
Easy Rider,
Hopper, 1969
Ed Wood,
Tim Burton, 1994
Emmanuelle,
Just Jaeckin, 1974
Eraserhead
, David Lynch, 1977
Everything
You Always Wanted to Know about Sex, Woody Allen, 1972
The Evil
Dead, Sam Raimi, 1981
Faster
Pussycat, Kill, Kill, Russ Meyer, 1965
Fear and
Loathing in Las Vegas, Terry Gilliam,
Fight Club,
David Fincher, 1999
Flesh,
Morrissey, 1968
Freaks, Tod
Browning, 1932
Friday 13th,
Cunningham, 1980
La grande Bouffe,
Marco Ferreri, 1973
Grindhouse,
Tarantino/ Rodriguez, 2007
Gummo, Korine,
1997
Häxan,
Benjamin Christensen, 1922
Hellraiser,
Clive Barker, 1987
The Holy
Mountain, Alejandro Jodorowsky, 1973
Ichi the
Killer , Takashi Miike, 2001
I Spit on
your Grave, Zarchi, 1978
Ilsa, She
Wolf of the SS, Edmonds, 1975
King Kong,
Cooper/Schoedsack, 1933
Last House
on the left, Wes Craven, 1972
Legend of
the Overfiend, Takayama, 1987
Les Tontons
flingueurs, Georges Lautner, 1963
Mad Max 2:
The Road Warrior , George Miller, 1981
C´est arrive près
de chez vous, Rémy Belvaux, André Bonzel,Benoît Poelvoorde, 1992
Monty
Python and the Holy Grail , Terry Gilliam,Terry Jones, 1975
Naked
Lunch, David Cronenberg,
Night of
the Living Dead , George A. Romero, 1968
Pink
Flamingos, John Waters, 1972
Plan 9 from
Outer Space, Ed Wood, Jr, 1959
Pulp
Fiction, Tarantino, 1994
Re-Animator,
Stuart Gordon, 1985
Reefer
Madness,Louis Gasnier, 1936
Salò, or
the 120 Days of Sodom, Pier Paolo Pasolini, 1975
Scarface,
Brian de Palma, 1983
Snuff,
Findlay, 1976
The Rocky
Horror Picture Show , Jim Sharman, 1975
The Room,
Tommy Wiseau, 2003
Tetsuo,
Shinya Tsukamoto, 1989
The Texas
Chainsaw Massacre, Tobe Hooper, 1974
This Is
Spınal Tap, Rob Reiner, 1984
El Topo,
Alejandro Jodorowsky, 1970
The Toxic
Avenger , Michael Herz, Lloyd Kaufman, 1984
Trainspotting,
Danny Boyle, 1996
Two
Thousand Maniacs!, Herschell Gordon Lewis, 1964
Videodrome,
David Cronenberg, 1983
The
Warriors, Walter Hill, 1979
Pour des listes
plus exhaustives de films cultes
Xavier Mendik dans 100 Cult Films
http://www.scribd.com/doc/130132128/100-cult-films
500 Essential Cult Movies
http://www.listal.com/list/500-essential-cult-movies
Lectures
critiques
En français les
deux oeuvres qui traitent plus directement du sujet sont
D. Aubry et G.
Visy (éd) Les oeuvres cultes: entre la
transgression et la textualité, EPU
G. Visy, Films cultes, cultes du film, EPU
Si vous lisez
l´anglais il est fortement conseillé de lire
Ernest Mathijs
& Jamie Sexton, Cult Cinema,
Wiley-Blackwell, 2011
ABERCROMBIE, Nicholas et
Brian LONGHURST, Audiences : A Sociological Theory of Performance and
Imagination, London, Sage, 1998.
CLETO, Fabio (dir.),
Camp : Queer Aesthetics and the Performing Subject : A Reader, Ann
Arbor, University of Michigan Press, 1999.
CARTMELL, Deborah
(dir.), Trash Aesthetics : Popular Culture and its Audience, London ;
Chicago, Pluto Press, 1997.
CORE, Philip,
Camp : The Lie That Tells the Truth, London, Plexus Publications, 1984.
CORRIGAN, Timothy,
« Film and the Culture of Cult », Wide Angle, 1986, vol. 8, no 3-4.
The Cult Film Archive, University College Northampton : [http://oldweb.northampton.ac.uk/ass/cul/commedia/cultfilmarchive/soylentgreen.htm]
ECO, Umberto,
« Casablanca” dans : Cult Movies and Intertextual Collage »,
Travels in Hyperreality, London, Harcourt Brace and Company, 1986, p. 197-211.
EVERMAN, Welch, Cult
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GOFFETTE, Christophe, Le petit livre des films
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Éditions Publibook, 2005.
WATERS, John, Crackpot.
The Obsessions of John Waters, New York : Macmillan ; London, Collier
Macmillan, 1986.
, Shock Value, A
Tasteful Book About Bad Taste, New York, Dell Publishing Co., Inc., 1981.
WRAY, Matt et Annalee
NEWITZ (dir.), White Trash : Race and Class in America, New York et
Londres : Routledge, 1997
D´autres
informations et références paraîtront sur le blog du
cours